préhistoire

Préhistoire

C’est à l’extrémité nord-ouest de la commune, à 5,5 km du village, que se trouve la grotte appelée « Baumasse d’Antonègre ». Cette cavité de 20 m de long et de 5 m de large est orientée à l’Est, sur la rive gauche du ravin de la Grande Gazelle, creusée dans les calcaires à 200 m d’altitude dans la montagne de la Moure.

la grotte d’Antonègre, au centre, sous l’éolienne

J-M Thomas y a découvert en 1965 de nombreux silex d’époque moustérienne (pointes de flèches, racloirs…) dont l’étude a été faite par M. Henri de Lumley et qui ont fait l’objet de publication. Des témoins de la faune quaternaire, rappelant le remplissage de la grotte de l’Hortus au Nord du Pic Saint-Loup, y ont également été découverts (cerfs, chevreuils, loups, lynx, panthères, rhinocéros…
Cette baume d’Antonègre aurait été fréquentée pendant le deuxième stade wurmien par des chasseurs appartenant à la civilisation du complexe de l’Hortus dont les vestiges ont été découverts dans d’autres sites du sud-ouest de la France et de la Catalogne. Cette installation témoigne donc d’une présence humaine sur le territoire de Montbazin au moins de 100 000 ans avant J.C.
A la fonte glaciaire la grotte fut envahie et bouchée par des gravats.

Bulletin de la Société préhistorique française, 1966
D. Rouquette, 1966 : « Nouveau gisement moustérien dans l’Hérault » Préhistoire Française, CRSM N° 2
J-C Richard, 1973 : « La région montpelliéraine à l’époque pré-romaine (750-121 a.c.) » coll. Latomus, CXXX, Bruxelles.
D. Rouquette, 1978 : « L’Hérault préhistorique et protohistorique » de J. Wallon, Mémoire de la Société Archéologique de Montpellier, t. XIII
Bulletin de la Fédération Archéologique de l’Hérault, 1979

l’entrée de la grotte d’Antonègre

Du paléolithique, il faut attendre l’époque du Bronze final pour retrouver des traces d’occupation sur le sol montbazinois. C’est juste avant l’Age du Fer que les hommes s’installèrent sur le Moure des Costes (article du Midi Libre ci-dessous).

Midi Libre, 12 avril 1964
Midi Libre, 12 avril 1964

Ce site également découvert par J-M Thomas est situé à 700 m à l’ouest des Avenasses. L’homme y est cette fois sédentaire, il chasse toujours, il pêche, il cultive et il domestique des animaux comme les moutons et les chèvres. Il délimite des parcelles d’occupation par de grosses pierres fichées dans le sol. Sur la longue crête de nombreux habitats néolithiques ont été décelés. Un habitat étudié présente un rectangle de 14 m de long sur 3 m de large, divisé en trois cases, une de 7 m et deux de 3 m.
Sur ce site, J-M Thomas a retrouvé d’abondants tessons de poterie à tétons et dents de loup, des poteries indigènes de la fin de l’époque du Bronze et du début de l’Age du Fer, plusieurs fusaïoles, témoins de l’activité de tissage, ainsi que quelques silex du néolithique.
A ce petit oppidum, habitat de sommet, correspondrait, d’après J-M Thomas et l’abbé J. Giry, conservateur du Musée d’Ensérune, une nécropole de plaine, à 300 m à l’est, en aval des Costes, sous la « future » villa gallo-romaine des Avenasses ; car on retrouve sous la villa et dans la périphérie les mêmes poteries que sur les Costes. Il s’agirait d’une nécropole néolithique.

Bulletin de la Société d’Études Scientifiques de Sète et de sa région ; N° I – 1969
D. Haim, 1988 : Montbazin et son terroir dans l’Antiquité Études sur l’Hérault  N.S. 4

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La préhistoire (ère quaternaire) est composée de trois périodes majeures : le paléolithique, le mésolithique et le néolithique.

– Paléolithique : âge de la pierre ancienne (-1 million / -10 000) ou âge de la pierre taillée.
C’est la période des chasseurs-cueilleurs nomades, qui trouvent abri dans des grottes et utilisent des silex. Le terroir de Montbazin révèle des traces d’occupation pendant la période du Moustérien, environ -300 000 à -30 000 avant le présent, contemporain de l’Homme de Néandertal.

– Mésolithique : période de transition. Période interglaciaire, avec la fonte des glaces le niveau des mers s’est élevé et une grande partie du bassin Montbazin-Gigean est submergée.
De très nombreuses huîtres et coquillages fossiles témoignent de cette période à Montbazin.

Huître collectée à Montbazin – collection Beauron

– Néolithique : âge de la pierre nouvelle (-6 000 / -2 500) ou âge de la pierre polie.
Les hommes (Homo sapiens) se sédentarisent, polissent la pierre, fabriquent les premières poteries, réalisent des tissages, domestiques des animaux… C’est le début de l’agriculture et de l’élevage.

A la préhistoire succède la Protohistoire : les périodes de l’âge du cuivre (Chalcolithique), de l’âge du bronze et de l’âge de fer (époque pré-romaine) se succéderont de -2 500 à -120 av J.C et laisseront peu de vestiges à Montbazin. Quelques tessons de l’âge du bronze sont actuellement exposés à la Chapelle Saint Pierre.
Pendant cette période de nombreux chemins charretiers qui relient la zone côtière avec l’intérieur de la région sont attestés, dès le VIIème siècle avant J.C. Ces voies « collectrices » permettaient le transport du sel, les transhumances et furent utilisées jusqu’au moyen âge.

L’âge du fer sera suivi par la période des peuples gaullois, qui sont divisés en de nombreuses tribus. Ils côtoient les navigateurs grecs (qui fondèrent des comptoirs commerciaux : Agde, Mèze…), les envahisseurs celtes (les Volques) et, à la suite de l’occupation romaine, s’intègrent progressivement dans la civilisation gallo-romaine.

Coquillages fossiles trouvés à Montbazin ; l’huitre mesure 34 cm – Collection Palet

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