Robert Tinthoin

Robert Tinthoin

Spécialiste de l’histoire et de la géographie de l’Oranie, Docteur es-Lettres,
Chevalier des Palmes académiques, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1955
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portrait Tinthoin

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Profondément attaché à l’Algérie française et à l’œuvre humaine et économique réalisée par tous ceux qui l’ont faite, depuis le plus humble jusqu’à ceux qui eurent à assumer de hautes responsabilités.

Homme de Foi, d’ouverture et de convictions, attiré par la connaissance des êtres humains, il y trouve en Oranie, un pays neuf composé, à tous les niveaux, d’une riche diversité.

Il parcourra, à pieds, 2 300km dans un département grand comme 13 départements français (avant les subdivisions gaullistes). Connaissant, à peine, 10 mots d’Arabe Il a été reçu par les petits fellahs et couché sous leur khaïma (tente), bénéficiant de la généreuse hospitalité des plus pauvres. En tant que Directeur des Archives, il a inspecté toutes les communes et communes-mixtes de l’Oranie – ce qui lui a permis d’être en contact avec la REALITE.

Il a côtoyé des petits et hauts fonctionnaires, des petits et gros « colons », des érudits universitaires ou non, arabisants certains, passionnés par la connaissance de ce pays, son histoire, ses coutumes, le haut Clergé et les religieux/religeuses dévoués aux populations musulmanes, des médecins, des Musulmans fidèles, tous de haute dimension morale et humaine. A Alger, au Gouvernement général, il fréquenta des hommes politiques parmi lesquels il y eut des hommes d’ouverture d’esprit et de probité et…. des arrivistes briguant des avancements fulgurants. Pour ces derniers, son jugement était implacable.

Je peux dire qu’il n’a jamais été déçu par ses amis d’Oranie. S’il eut à subir la grande injustice de sa vie, ce fut le fait d’un doyen de la Sorbonne qui, en 1947, lui demanda de se renier s’il voulait obtenir le poste mérité de Professeur de Géographie de Poitiers. Premier, alors, sur la liste des professeurs de géographie, il préféra renoncer à ce poste grandement mérité et être proprement rayé (ce qui était un vice de forme) plutôt que de voir un jour ses enfants rougir de lui.
Refusant tout engagement politique car, disait-il, pour l’Algérie, « il ne voulait pas avoir de sang sur les mains », il fit toute sa vie son devoir de FRANÇAIS.

Il aimait, avant tout, les HUMBLES :
Aux Archives, son « chaouch » (commis), Monsieur BELKHACEM, descendant d’Abd-el-Kader, propriétaire dans la région de Mascara, pour qui c’était un honneur de servir la France ;
Ses gardiens du Musée, Musulmans ou non. Et dans sa vieillesse, combien de fois évoquait-il son pauvre ami TOVAR, lâchement assassiné par les fellaghas.

 Meurtri par l’abandon de l’Algérie française car, écrivait-il en 1954, dans son livre sur le village de RENAN, ce serait un désastre économique et humain aussi bien pour les Français d’Algérie que pour les petits fellahs ; ayant connu de nombreuses épreuves familiales, il n’a jamais cessé, cependant, de témoigner des réalisations françaises en Algérie souvent entravées et trahies par la Politique. Et puis il s’est éteint à MONTBAZIN, chez un de ses fils, le 16 janvier 1993.

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caveau R Tinthoin

Ses Fonctions :

en Oranie, simultanément :
– Directeur départemental des Services d’Archives Nationales d’Oranie à ORAN (1938-1956)
– Conservateur en Chef du Musée Demaeght d’Oran – 1941-1956
– Professeur d’Histoire-Géographie locale à l’Ecole Normale de Jeunes Filles d’Oran pendant 12 ans
– Chargé de Cours à la Faculté de Géographie d’ALGER et Assistant à l’Institut des Hautes Etudes Musulmanes d’ALGER (1949-1951)

en Métropole :
– Directeur départemental des Services d’Archives Nationales de Lozère, à Mende (1956-1959) puis des Deux-Sèvres à NIORT (1959-1963)
– Nombreux écrits sur la Lozère dans la revue « Lou Païs », expositions d’intérêt pédagogique, notamment sur CHAPTAL
et publications sur le département des Deux-Sèvres
– Départ en retraite et poursuite inlassable, à la demande des Oraniens, de nombreux écrits sur l’Oranie jusqu’à son décès.

Ses écrits sur l’Algérie et l’Oranie
– Thèse principale sur : « Les Aspects physiques du Tell oranais » -1946 –
– Thèse secondaire sur «  Colonisation et Evolution des genres de vie dans la région ouest d’ORAN, de 1830 à 1885 » – 1947
– Nombreux ouvrages sur les villes et villages d’Oranie dont :
« MERS-el-KEBIR, Le Grand Port » – 1956
– Publications dans diverses revues scientifiques dont celles de l’Association Guillaume Budé, de la Société de Géographie d’Oran, « L’EDILE » – organe des Maires d’Oranie, « ALGERIA », revue éditée par l’Office Algérien d’Action économique et touristique (OFALAC), « AMITIE » (lien chrétien des Amitiés oraniennes), « KHEMIA » – revue des Anciens de la région de Sidi-Bel-Abbès
– Nombreuses conférences dont une Conférence sur « l’œuvre scientifique du Père Charles de Foucauld » publiée dans les Cahiers Charles de Foucauld ;
– Organisation de visites guidées dans le cadre de l’Association « Tourisme et Travail »
Auteur de 2 livres à usage pédagogique :« L’Oranie, sa Géographie, son Histoire, ses Centres vitaux » et « Cours de Géographie – cours élémentaires 1ère et 2ème années » avec Max Marchand qui n’a écrit qu’une seule page
– Nombreux articles de circuits touristiques dans l’ECHO d’ORAN (édition du Soir), afin de faire connaître ce département français aux Oranais et Oraniens.
Par ailleurs, articles sur le Constantinois, entre autres.

 Odile PEREIRA da SILVA née TINTHOIN

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